L'origine de Sistre
Sistre, du latin sistrum.
Une invention égyptienne
Il paraît, d'après Virgile, que cet instrument était égyptien d'origine, car ce poète, en parlant de la reine Cléopâtre, dit :
Cléopâtre elle-même, au milieu des combats,
Du sistre égyptien anime les soldats.
(Traduction de Delille)
Les Égyptiens faisaient usage de cet instrument de musique dans leurs cérémonies religieuses, principalement dans les fêtes qui se célébraient lorsque le Nil commençait à croître. Il était ordinairement de forme ovale, à jour, et à peu prés semblable à nos raquettes. Ses branches, percées de trous à égales distances, recevaient trois ou quatre petites baguettes mobiles, de même métal que l'instrument ; elles passaient au travers, et lorsqu'on les agitait, elles rendaient un son aigu qui s'accordait assez bien avec la plainte. La partie supérieure du sistre était souvent ornée de trois figures, savoir celle d'un chat placée dans le milieu, de la tête d'Isis du côté droit, et de celle de Nephthé du côté gauche ; quelquefois aussi cette partie supérieure ne présente qu'une feuille de lotus, ou même n'est accompagnée d'aucun ornement.
L'usage du sistre dans l'antiquité
Les Hébreux se servaient du sistre dans leurs réjouissances. Quand David revint de l'armée, après avoir tué Goliath, les femmes sortirent de la ville en chantant et en dansant avec des tambours et des sistres. Les Grecs se servaient de cet instrument pour marquer la mesure dans l'exécution de la musique notée ; et à Rome, lorsque les superstitions égyptiennes devinrent en vogue, les personnes qui y étaient fortement attachées secouaient leur sistre à des heures fixes.