L'origine de Statistique
M. Achenwal, professeur à l'université de Gottingue, paraît avoir créé, pour un ouvrage qu'il publia en 1768, ce terme, qu'il dérive de l'allemand stat, qui signifie état, empire, république.
Une science d'origine anglaise
Cette science, dont le but est de faire connaître les richesses ou les ressources d'un pays, d'un état, par la connaissance du nombre de ses habitants, de l'étendue de son territoire, de la nature de ses productions, de son commerce, etc., semble avoir pris naissance en Angleterre. Les Allemands ont suivi de bonne heure l'exemple que les Anglais avaient donné, par des tableaux statistiques assez exacts.
L'usage des statistiques en France
Déjà sous Louis XIV, il fut demandé aux intendants des détails précis sur l'état civil, ecclésiastique, militaire et agricole de leur généralité respective ; mais tous les intendants ne répondirent pas aux demandes qui leur furent faites par le ministre avec une égale méthode et un égal soin : celui qui paraît avoir mis dans ce travail plus de lumières et de savoir est M. Lamoignon de Basville, alors intendant du Languedoc ; et, malgré les changements qui ont eu lieu depuis l'époque où ce célèbre magistrat écrivait, on peut lire encore avec fruit la description qu'il a donnée de cette province, ainsi que l'ouvrage de M. Bonvallet Desbrosses, imprimé en 1789.
C'est surtout depuis la révolution que cette science a été cultivée en France. Pour prouver les succès qu'elle a obtenus depuis cette époque, il suffit de citer les principaux ouvrages qui ont été composés sur cette matière ; nous nommerons donc les Annales de statistique française et étrangère, par Louis Ballois, secrétaire perpétuel de la société de statistique de Paris ; l'Analyse de la statistique générale de la France, publiée par Alexandre Deferrières ; la Statistique de la France, par Peuchet, Sonnini, etc.