L'origine de Suisses
La première alliance de la France avec les Suisses
On prétend que ce fut après la victoire que Louis XI, encore dauphin, remporta sur les Suisses, à Ensisheim, ancienne capitale de la haute Alsace, à la suite du sanglant combat livré près de Bâle, que Charles VII contracta la première alliance avec eux. Ce qui favorise cette supposition, c'est que ce fut à peu près dans le même temps que Charles augmenta sa garde de vingt-cinq cranequiniers allemands, il renouvela cette alliance en 1455, et elle est la plus ancienne que les Suisses, considérés comme corps de nation, aient contractée avec une puissance étrangère.
La création de la compagnie des Cent-Suisses
Les premiers Suisses qui aient servi dans nos armées furent ceux que Jean d'Anjou, duc de Calabre, fils de René, roi de Naples, amena à Louis XI en 1464 ; ils étaient au nombre de cinq cents, et ils commencèrent à être à la solde de ce monarque. Après la mort du duc de Bourgogne, il les joignit aux francs-archers établis par Charles VII. Ils servirent au nombre de six mille au siège de Dôle, en 1478. C'est Charles VIII qui créa, en 1496, la compagnie des Cent-Suisses dont Louis de Mentou fut le premier capitaine-colonel. Cette compagnie, ainsi nommée à cause du nombre des hommes dont elle était composée, faisait encore partie de la garde du roi de France à l'époque de la révolution ; supprimée quelque temps après, elle fut recréée, à la rentrée des Bourbons, par ordonnance royale du 15 juillet 1814 ; réorganisée par une autre ordonnance du 14 décembre 1815, elle subsista jusqu'au 21 mai 1817, époque à laquelle elle prit la dénomination de compagnie de gardes à pied ordinaires du corps du roi.
Charles VIII eut, comme Louis XI, des Suisses dans ses armées ; il y ajouta des lansquenets, infanterie allemande.
La formation du régiment des Gardes-suisses
Depuis le traité de Fribourg, conclu avec les Suisses en 1516, et appelé la paix perpétuelle, ils ont demeuré fermes dans leur alliance avec la France ; ils la renouvelèrent en 1582 avec Henri III, et, en 1602, avec Henri IV.
Louis XIII, en 1616, tira du corps des Suisses qui servaient en France des compagnies pour former le régiment des Gardes-suisses, dont Gaspard Gallati de Glaris fut le premier colonel. Ce régiment continua, sous cette dénomination, à faire partie de la garde de nos rois jusqu'au 10 août 1792, qu'il fut supprimé, après qu'une grande partie des soldats qui le composaient eurent péri en défendant Louis XVI et le château des Tuileries.
Après le retour de Louis XVIII en France, en 1814, des troupes suisses furent comprises dans le cadre des armées ; elles formaient six régiments, savoir, deux dans la garde et quatre dans la ligne.