L'origine de Temple


Les premiers temples naturels

Les champs ont été les premiers temples. Ce fut sur des pierres brutes ou sur des mottes de gazon que se firent les premières offrandes à la Divinité. Dans des temps où l'on ne connaissait ni l'architecture ni la sculpture, on choisit pour le culte religieux des bois plantés sur des hauteurs, et ces bois devinrent sacrés ; on les éclaira de lumières, parce qu'on y passait une partie de la nuit ; on les orna de guirlandes et de bouquets de fleurs ; on y fît des repas publics, accompagnés, dans les années fertiles, de chants, de danses et de toutes les autres marques de la joie et de la reconnaissance.


Les premiers édifices

Le temple de Bel, à Babylone, passe pour le plus ancien de tous ; mais ceux de Brama, dans l'Inde, doivent être d'une antiquité plus reculée ; au moins les Brames le prétendent.
Les temples de pierre et de marbre s'élevèrent quand l'architecture eut fait des progrès. Il arriva même alors que, pour conserver l'ancien usage, on continua de planter des bois autour des temples, de les environner de murailles et de baies, et ces bois passaient pour sacrés. Bientôt on éleva dans les villes des temples en l'honneur des dieux, et la sculpture tailla leurs statues.
C'est en Egypte que la construction des temples prit naissance. Le goût de cette construction fut porté de là chez les Assyriens, les Phéniciens et les Syriens ; ensuite il passa dans la Grèce avec les colonies, et de la Grèce il vint à Rome. Il n'y eut que quelques peuples, tels que les Perses, les Indiens, les Gètes et les Daces, qui persistèrent dans l'opinion qu'on ne devait pas enfermer les dieux dans aucun édifice de la main des hommes, quelque magnifique qu'il pût être ; mais l'idée contraire des nations policées prévalut dans le monde. Il arriva même avec le temps que chaque divinité eut ses temples favoris, dont elle ne dédaignait point de porter le nom ; et c'était là que son culte était le plus florissant.


Le renforcement de la vénération et du sacré

Les villes qui leur étaient dévouées, et qui se donnaient le titre ambitieux de villes sacrées, tirant avantage du grand concours de peuple qui venait de toutes parts à leurs solennités, prenaient sous leur protection ceux que la religion, la curiosité ou le libertinage y attiraient, les défendaient comme des personnes inviolables, et combattaient pour l'immunité de leurs temples avec autant de zèle que pour le salut de la patrie.
Pour en augmenter la vénération, ils n'épargnaient ni la somptuosité des bâtiments, ni la magnificence des décorations, ni la pompe des cérémonies. Les miracles et les prodiges excitant encore davantage le respect et la dévotion populaire, il n'y avait guère de temples renommés dont on ne publiât des choses surprenantes. Dans les uns, les vents ne troublaient jamais les cendres de l'autel ; dans les autres, il ne pleuvait jamais, quoiqu'ils fussent découverts. La simplicité superstitieuse des peuples recevait aveuglément ces prétendues merveilles, et le zèle intéressé des ministres de la religion les soutenait avec chaleur.
L'aspect de ces temples était fort imposant. On trouvait une grande place accompagnée de galeries couvertes en forme de portiques, à l'extrémité de laquelle on voyait le temple dont la figure était le plus souvent ronde ou carrée. Les antiquaires ont fait dessiner, le plan de quelques uns de ces fameux édifices, surtout le père Montfaucon, qu'on peut consulter dans son Antiquité expliquée.


L'éclairage des temples

Parmi les écrivains modernes il règne une uniformité d'opinion tendant à établir que les temples des anciens ou ne recevaient point de lumière, ou n'en recevaient que par l'ouverture de leur porte. Vitruve a gardé entièrement le silence sur cette partie de la construction des édifices sacrés. Il résulte des recherches savantes de M. Quatremère de Quincy, consignées dans un mémoire très étendu qui a été lu à l'Institut le 8 novembre 1805, que les temples anciens dans les débris desquels on ne trouve plus que des murailles et des colonnades, et dont tous les combles ont disparu, étaient éclairés non seulement par la porte, mais encore par des ouvertures latérales et des travées pratiquées aux combles ; que ces dernières ouvertures étaient garnies de pierres spéculaires qui répandaient dans l'intérieur de l'édifice une lumière douce et sombre, infiniment appropriée à la solennité du culte.
On a conservé dans le temple de Minerve, à Athènes, quelques dallée de cette même pierre, qui probablement avaient servi à l'éclairage de ce vaste édifice. Une infinité d'autres exemples cités par l'auteur tend à établir que les anciens connaissaient l'usage des pierres transparentes de diverses natures, et les employaient à introduire la lumière dans leurs temples.


Les temples des Gaulois

Selon Saint-Foix, les temples des Gaulois n'étaient pas dans les villes, mais à la proximité ; toutefois est-il certain qu'il n'y en avait point dans l'enceinte des murs de Lutèce. L'abbaye de Saint-Germain-des-Prés fut bâtie sur les ruines du temple d'Isis. Cybèle avait le sien à peu près où commence la rue Coquillière, du côté de Saint-Eustache. Montmartre prit son nom du temple de Mars ; et le temple de Mercure Teutatès ou Pluton était où sont les Carmélites, c'est-à-dire sur ce côté du mont Leucotitius, qu'on appela ensuite le faubourg Saint-Jacques.


Le temple de Jérusalem

Ce superbe édifice, qui surpassait en magnificence tous les temples élevés jusqu'alors à l'Être suprême, fut bâti par le roi Salomon, 480 ans après la sortie d'Égypte, l'an 1015 avant J.-C. Ce prince y dépensa des sommes énormes qui paraîtraient aujourd'hui incroyables si le commerce considérable qu'il faisait avec les Indes et les côtes d'Afrique par les ports de la mer Rouge, n'expliquait pas l'origine de ses immenses richesses. Plus de 200 000 ouvriers furent employés pendant sept années, tant aux constructions qu'au transport des matériaux et à la coupe des bois dans les forêts du Liban.
La vaste enceinte désignée dans les auteurs sacrés sous le nom de temple consistait en plusieurs cours et bâtiments destinés non seulement aux sacrifices et aux prières, mais aussi au logement des prêtres et de tous ceux qui tenaient au service du temple. On peut la diviser en trois parties, savoir :
1° Le temple de Dieu, proprement dit ; ayant 65 coudées de longueur sur 20 de largeur ; il comprenait le saint des saints où était déposée l'arche d'alliance. Les murs de cette partie de l'édifice étaient lambrissés entièrement en bois de cèdre, et ses lambris étaient couverts de plaques d'or très pur attachées avec des clous d'or. Le pavé était en marbre très précieux avec un parquet au-dessus, en bois de sapin tout revêtu d'or. Cette partie, la plus intérieure, était séparée du lieu saint par une cloison et par un voile d'hyacinthe, de pourpre, d'écarlate et de fin lin, relevé de broderies magnifiques. C'est dans le lieu saint qu'étaient l'autel d'or dit l'autel des parfums, les chandeliers d'or et les tables des pains de proposition, ainsi qu'un grand nombre de vases et d'ustensiles destinés aux usages du temple et qui étaient également en or. Les seuls prêtres pouvaient entrer dans ce lieu pour y offrir des parfums ; les lévites même en étaient exclus.
2° Autour du temple que nous venons de décrire était une vaste cour appelée le Parvis des Prêtres, parce que l'accès n'en était permis qu'aux prêtres et aux lévites. C'est là que se trouvait, vis-à-vis les portes du temple, l'autel d'airain dit l'autel des holocaustes.
3° Ce parvis était environné de vastes portiques et d'une seconde enceinte que l'on appelait le Parvis d'Israël, et dans lequel le peuple s'assemblait pour prier et pour adorer. D'autres portiques étaient destinés aux prosélytes, aux étrangers et aux gentils.
Ce temple magnifique fut profané et dépouillé de tous ses ornements lorsque le peuple de Dieu fut emmené en captivité à Babylone. Purifié par les prêtres au retour de cette captivité, il fut rouvert aux sacrifices et rétabli dans sa première forme avec tous ses ornements. Mais les Romains s'étant emparés de Jérusalem, sous Titus, l'an 70 de J.-C., le temple fut enveloppé dans l'embrasement de cette malheureuse cité.


Le temple de Paris

Le temple, édifice situé rue de ce nom, à Paris, servait d'abord de demeure au grand-prieur des templiers. Au XIIIe siècle, l'enclos du Temple s'était considérablement accru par des acquisitions de terrains, et embelli par des bâtiments magnifiques pour le temps. On nommait l'ensemble et ses dépendances Ville neuve du Temple.
Les biens immeubles des templiers, après l'anéantissement de leur ordre, ayant été donnés aux chevaliers de Malte, le Temple de Paris devint le chef-lieu du grand-prieuré de France.
La tour du Temple, bâtie en 1212 par frère Hubert, trésorier des templiers, se composait d'un édifice carré formé de très épaisses murailles, et dont les quatre angles étaient munis de tourelles. C'est dans cette tour que les rois de France ont longtemps déposé leur trésor ; là étaient aussi les archives des templiers et celles du grand-prieuré de l'ordre des chevaliers de Malte, connu d'abord sous le nom d'ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Le 11 août 1792, Louis XVI fut enfermé dans cette tour avec sa famille ; ce prince infortuné n'en sortît, le 21 janvier 1793, que pour monter sur l'échafaud. Depuis cette époque, cette tour servit de prison d'état ; elle fut abattue en 1811.
L'enclos du Temple était vaste ; le prieur y avait un palais et jouissait dans cet enclos d'une juridiction indépendante. Cet enclos, avant la révolution, servait d'asile ordinaire aux banqueroutiers et autres personnes poursuivies pour dettes. Dans les années 1812 et 1813, il fut embelli et magnifiquement disposé pour le ministère des cultes ; mais les événements de 1814 ont fait changer la destination de cet édifice ; il fut ensuite occupé par madame la princesse de Coudé, ancienne abbesse de Remiremont.

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