L'origine de Thon
Pêché depuis l'antiquité
La pèche du thon avait lieu jadis à Anchiale, ville bâtie sur la mer Noire, et à Byzance. Les Grecs et les Romains faisaient grand cas de ce poisson. Il se trouve sur quelques médailles des villes de la Bétique et de la Sicile , où la pêche du thon était aussi fort abondante. On en voit également sur les médailles de Byzance.
La pêche du thon en France
En France, la pêche du thon se faisait aux côtes des Basques et du Labour ; elle commençait ordinairement à la mi-avril, ou au plus tard au commencement de mai ; elle durait jusqu'à la fin de septembre, et même quelquefois elle se continuait encore en octobre.
Cette pêche se faisait ordinairement à la thonnaire ou à la madrague.
La thonnaire est une enceinte formée par des filets qu'on jette rapidement lorsqu'on voit s'approcher de terre une bande de thons. L'intérieur de cette enceinte est successivement rétrécie par d'autres filets, et lorsqu'elle est devenue très petite, on amène à terre les thons au moyen d'un autre filet que les pêcheurs connaissent sous le nom de bouclier.
La madrague est un grand parc qui reste établi pendant toute la durée de la pêche ; son intérieur est divisé en plusieurs compartiments, qui diminuent de grandeur à mesure qu'ils s'éloignent de l'entrée de la madrague. Les pêcheurs ont l'adresse de faire passer le poisson d'enclos en enclos jusqu'à ce qu'il soit parvenu au dernier, qu'on appelle chambre de mort, corpon ou corpou. Là, accumulés dans un espace fort étroit, on les prend facilement lorsqu'on veut terminer la pêche. Cette dernière opération n'avait jamais lieu sans un grand concours de spectateurs, qui se livraient à des jeux fort divertissants et à des scènes actives, à l'agrément desquelles la musique venait encore ajouter.