L'origine de Toise
Selon Ménage ce mot vient du latin tesa, dérivé de tensus, étendu. C'est l'unité de mesure des longueurs ; elle varie selon les lieux où elle est en usage.
Les différentes toises
Longtemps la toise du Châtelet de Paris a été l'étalon le plus généralement reconnu en France : elle se compose de six pieds de roi, et le pied se divise en douze pouces, le pouce en douze lignes, etc. Toutefois la toise dite de l'Académie est l'unité légale à laquelle on a comparé toutes les mesures géodésiques. Cette toise en fer est celle qui fut construite en 1735 par l'ingénieur Langlois sous la direction de l'académicien Godin, et qui fut employée en 1740 par Bouguer pour la mesure d'un arc de méridien sous l'équateur. Elle ne représente l'unité de longueur qu'à la température de 13 degrés du thermomètre de Réaumur. Une autre toise toute pareille servit à Maupertuis pour mesurer une base en Laponie. La toise de Mairan, dont ce savant physicien se servit pour régler la longueur du pendule qui bat les secondes à Paris, ne différait pas des précédentes. Cependant, d'après des expériences très précises faites au mois de floréal an VII (avril 1799) par la commission des nouveaux poids et mesures, on sait que cette dernière toise est plus courte que la toise du Pérou.
L'invention du comparateur de toise
L'instrument adopté à l'Observatoire royal pour faire ces comparaisons délicates, ou pour étalonner une règle sur la toise ou sur le mètre, a été imaginé au XIXe siècle par l'artiste Lenoir, et se nomme comparateur ; il est tellement exact qu'il donne les cinq cent millièmes du mètre. Ce comparateur a beaucoup d'avantage sur celui de Trougton.