L'origine de Tombeau


Les tombeaux dans l'Egypte et la Grèce antiques

Ce fut la vanité et l'envie de survivre à eux-mêmes qui portèrent les rois d'Egypte à se bâtir des maisons éternelles qui devaient leur servir de tombeaux après la mort ; voilà l'origine de leurs obélisques et de leurs superbes pyramides.
Les Grecs, dans les premiers temps, enterrèrent leurs morts sans cérémonie, jetant seulement sur eux quelques fruits ou des fleurs en les couvrant de terre ; dans la suite, les richesses et le luxe introduisirent chez eux les tombeaux, dont la magnificence fut telle qu'on fit une loi à Athènes pour la réprimer.


Les tombeaux dans la Rome antique

Les tombeaux des premiers Romains se ressentaient de la simplicité de leurs mœurs. Ils enterrèrent d'abord les morts dans les maisons ; mais, lorsque Rome se fut agrandie et très peuplée, il fut défendu, par la loi des douze tables, d'enterrer personne dans la ville ; et, si l'on en excepte les vestales et quelques citoyens distingués par leurs belles actions, cet usage fut constamment suivi pendant tout le temps de la république.
Dans la suite, les Romains, s'étant enrichis des dépouilles des peuples de l'Asie, et ayant pris des Grecs le goût du luxe et de la magnificence, construisirent, comme eux, de superbes tombeaux, dont les dehors étaient ornés de plusieurs rangs de colonnes, de statues, de chars et de trophées. Souvent même ils les faisaient bâtir pendant leur vie pour eux et leurs descendants. L'intérieur des tombeaux n'était pas moins décoré que le dehors. Les voûtes des différentes chambres dont ils étaient composés étaient souvent peintes à fresque, et le pavé formait une mosaïque de différents dessins. Ils mettaient des inscriptions sur les portes de ces édifices, des épitaphes sur les sarcophages ou tombes, et sur les urnes.


Les tombeaux en France

Sous les rois de la première et de la seconde race on n'enterrait pas dans l'enceinte de Paris, et le moine de Saint-Vaast nous apprend que Gaucelin, évêque de Paris, mort en 886, ne fut enterré dans la ville, contre un ancien usage (tandis que les Normands en faisaient le siège), que parce qu'il était impossible de l'inhumer dehors, ou parce qu'on voulait cacher sa mort aux assiégeants. Les personnes riches avaient des tombeaux auprès des villes et des villages ; et c'était la coutume de les enterrer avec leurs habits, leurs armes, un épervier, et quelques unes des choses précieuses qui leur avaient appartenu.
Les tombeaux des rois de la première race, depuis Clovis, étaient de grandes pierres profondément creusées, et couvertes, d'autres pierres en forme de voûte. Il n'y avait sur ces pierres ni figures, ni épitaphes ; c'était en dedans qu'il y avait quelques inscriptions et qu'on prodiguait la magnificence. Les Goths enterrèrent leur roi Alaric, premier du nom, avec quantité de richesses, au milieu du lit de la rivière de Busance dans l'Abruzze, afin d'empêcher qu'on ne fouillât son tombeau et qu'on n'emportât les richesses qui étaient au dedans.
On n'a commencé à mettre des épitaphes sur les tombeaux des rois que sous la seconde race. Eginard nous a conservé celle qu'on mit dans l'église de Notre-Dame d'Aix-la-Chapelle, au-dessus de l'endroit où Charlemagne fut inhumé. Il est à remarquer que son corps, après avoir été embaumé, fut descendu dans un caveau, vêtu de ses habits impériaux par-dessus un cilice, ceint de sa joyeuse (c'était le nom de son épée), sa tête ornée d'une chaîne d'or en forme de diadème, portant dans une main un globe d'or, l'autre posée sur le livre des évangiles qu'on avait mis sur ses genoux, son sceptre d'or et son bouclier pendus à la muraille devant lui. Il était assis sur un trône d'or, et semblait regarder le ciel : le caveau fut rempli de parfums et de beaucoup de richesses, ensuite il fut fermé et scellé.
Les chevaliers qui mouraient dans leur lit étaient représentés, sur leurs tombeaux, les pieds appuyés sur le dos d'un lévrier, les yeux fermés, sans épée, sans cotte d'armes et sans ceinture ; au lieu que ceux qui étaient tués dans une bataille étaient représentés un lion à leurs pieds, l'épée nue à la main, le bouclier au bras gauche, le casque en tête, la visière abattue, et la cotte d'armes ceinte sur l'armure avec une écharpe et une ceinture.


Les tombeaux et la sculpture

Après la renaissance des lettres, dit Millin (Dictionnaire êtes beaux-arts), les tombeaux des princes et des grands ont ouvert un vaste champ à la sculpture ; on n'a plus exécuté de simples tombes plates, on a élevé des édifices plus ou moins composés, comme les tombeaux de Louis XII et de François Ier. On les a enrichis de statues. C'est sur le tombeau de Jules II que Michel-Ange a placé son Moïse, un des chefs-d'œuvre de la sculpture du XVIe siècle. On a donné alors aux figures une attitude plus animée. C'est surtout en Italie que l'art statuaire a produit des chefs-d'œuvre pour éterniser la mémoire des morts. Au temps de Louis XIII, dans le XVIIe siècle, si l'on n'est pas revenu tout-à-fait aux tombes carrées et aux figures couchées, on les a le plus souvent représentées à genoux sur un prie-dieu ; mais, sous Louis XIV, l'art a pris un nouvel essor, et alors on a fait des tombeaux plus ou moins composés, ornés de belles statues et d'intéressants bas-reliefs : tels étaient le tombeau de Turenne, celui de la maison de Condé, et celui du cardinal de Richelieu.
Le goût des tombeaux composés a continué de régner sous Louis XV et Louis XVI. La sculpture, à cette époque, avait moins dégénéré que la peinture, et l'on admire principalement le tombeau du maréchal de Saxe, ouvrage de Pigalle, qui est à Strasbourg dans l'église Saint-Thomas. Ce luxe pour les tombeaux n'existe plus aujourd'hui, et c'est d'autant plus à regretter que c'était une des sources qui vivifiaient l'art de la sculpture.

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