L'origine de Topographie

Ce mot dérive de deux mots grecs qui signifient lieu et je décris. Ainsi la topographie est la description de quelque lieu particulier ou d'une petite étendue de pays. Elle ne serait ni exacte ni complète si la géométrie et le dessin d'imitation ne lui servaient de fondement.


L'arpentage topographique

L'arpentage en étant la partie la plus essentielle elle n'a pu être ignorée des Égyptiens ; et il est probable que de tout temps les ingénieurs des travaux publics y ont eu recours pour étudier leurs projets et les rendre intelligibles au vulgaire : mais c'est seulement vers le milieu du XVIIIe siècle que l'on eut en Europe l'heureuse idée d'établir la topographie d'un grand état sur un canevas trigonométrique, afin de fixer a avec une grande précision les positions respectives des principaux lieux et de bien coordonner toutes les opérations de détail.
La carte de France que le célèbre Cassini de Thury a exécutée de la sorte est un des plus vastes et des plus utiles monuments qui aient été élevés à la gloire de la nation : aussi a-t-elle servi longtemps de modèle aux autres états. On ne peut nier cependant que le relief du terrain n'y soit figuré d'une manière peu exacte, quoique Cassini ait évité de le représenter en perspective, comme on le faisait avant lui, et comme on le voit particulièrement sur la carte des Pyrénées par Roussel.


Le perfectionnement de la topographie en France

La carte de Cassini étant devenue de plus en plus rare par l'épuisement des planches, le gouvernement se vit dans la nécessité de la remplacer par une autre mieux appropriée aux besoins des différents services publics et des administrations, et mise en parfaite harmonie avec les progrès de l'art du dessin topographique. Une nouvelle description géométrique du royaume fut en conséquence ordonnée en 1817, et confiée au corps royal des ingénieurs géographes militaires, possesseurs des meilleures méthodes d'observation et de calcul ; et il fut arrêté, 1° qu'elle aurait pour fondement de grandes lignes trigonométriques menées à 200 000 mètres de distance entre elles, les unes dirigées dans le sens des méridiens, les autres dans le sens des parallèles ; 2° que les intervalles compris entre ces mêmes lignes seraient remplis de triangles formant dans leur ensemble un réseau continu ; 3° que l'on se conformerait, pour l'expression géométrique et physique du terrain, à une décision prise en 1802 par une commission créée ad hoc. Le résultat de cette décision était que, sur les cartes topographiques à petits points, tous les objets seraient représentés en projection horizontale, et que le relief du terrain serait non seulement exprimé par des hachures dirigées dans le sens des lignes de plus grande pente, mais, en outre, caractérisé par des effets de clairs et d'ombres que produirait une lumière qui éclairerait partout la surface de la terre à peu près sous l'angle de 45 degrés.


La représentation des montagnes sur les cartes

Cependant le comité du dépôt de la guerre, dans le but d'exprimer encore mieux la contexture du terrain, décida que sur la minute de la nouvelle carte de France, les montagnes et même les plus légers accidents du sol seraient rendus par des normales ou hachures comprises entre des sections horizontales équidistantes supposées faites à la surface de la terre, ou, plus exactement, entre une suite de lignes de niveau menées à égale distance les unes au-dessus des autres. Par ce moyen les hachures comprises entre deux sections consécutives sont d'autant plus courtes que les pentes dont elles représentent les projections horizontales sont plus rapides. Ce procédé, purement géométrique et très simple dans ses applications, est au reste analogue à celui que proposa Ducarla de Genève, et dont les officiers du génie faisaient exclusivement usage pour figurer le terrain sur leurs plans particuliers. Tel qu'il était employé par les ingénieurs géographes français, il avait tout le degré de précision que l'on pouvait désirer ; mais comme les détails de la planimétrie et les écritures auraient nui à l'effet des hachures destinées à faire connaître les formes variées du terrain et à en offrir le tableau synoptique, on employa, pour obvier à cet inconvénient et donner plus d'énergie au relief, le moyen subsidiaire des ombres conformément au principe de la lumière oblique, sans toutefois porter aucune atteinte aux hachures dont il s'agit, tant sur les minutes à l'échelle du dix-millième que sur la gravure au quatre-vingt-millième.
C'est ainsi que les plus habiles topographes et graveurs du dépôt de la guerre sont parvenus à rendre avec fidélité et d'une manière pittoresque les terrains les plus tourmentés et les moins susceptibles d'être rigoureusement soumis aux méthodes géométriques, tels que les basses Pyrénées, la Savoie, l'île d'Elbe, la Corse, etc. Leurs travaux en ce genre sont de véritables chefs-d'œuvre.

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