L'origine de Velours
Étoffe de soie ou de coton à poil court et serré.
Un usage assez ancien en France
« Outre les étoffes de soie, dit M. Millin, dont on faisait usage au XIIIe siècle, et qui étaient brochées en or et en argent, on connaissait, comme aujourd'hui, le velours, le satin, qui se nommait sanit, et le taffetas, qu'on appelait cendal ou sandal. Aussi voit-on, ajoute-t-il, le velours figuré dans les plus anciennes peintures. On voit à la Bibliothèque du Roi des manuscrits antérieurs au règne de François Ier, qui ont été reliés en velours ; et cette étoffe était déjà si commune sous le règne de Henri III, qu'il fut défendu aux états tenus à Blois, en 1576, à tout domestique de porter des habits de velours. »
Dans le vieux français de nos fabliaux, on lit velueil et veluyau pour velours.
Saint Louis, qui avait peu de cheveux, se couvrait la tête d'un bonnet de velours cramoisi, orné de glands d'or. Le costume royal de Louis XI montrait le velours uni à la panne ; celui de Charles VIII était tout en velours.
Ceci prouve que l'invention du velours est d'une époque bien antérieure à celle que quelques auteurs lui supposent ; car ils attribuent cette découverte aux Génois, sous le règne de Louis XII, et assurent que ce ne fut qu'en 1536 qu'une manufacture de velours fut établie à Lyon par les Génois Turquette et Narris.
Les fabriques de velours
La fabrique des velours de coton a été imaginée en Angleterre en 1747. Ces velours ne furent guère connus en France qu'à partir du XIXe siècle. Quoiqu'ils y aient formé depuis une branche de commerce assez considérable : ils y ont été fort longtemps à un plus haut prix que ceux d'Angleterre ; et, en 1780, on ne comptait encore en France que quatre ou cinq fabriques de ces sortes de velours. La fabrication en a été fort perfectionnée par Fonrobert, négociant de Lyon.
Les tableaux en velours
Dès l'an IX, M. Grégoire avait trouvé le moyen d'exécuter des tableaux en velours. Cet artiste a depuis perfectionné cette invention ; et les échantillons de velours imitant la peinture qu'il a présentés en 1805, 1806, 1819, ont prouvé que de nouveaux succès répondaient constamment aux efforts soutenus de l'artiste, dont le procédé, qui paraît réunir les deux moyens employés à la Savonnerie et aux Gobelins, a le précieux avantage de faire avec la même facilité une contre-épreuve exacte des tableaux.