L'origine de Villanelle
Un mot d'origine italienne
Ce mot vient de l'italien villanella, et est dérivé de villanello (paysan), ou de l'espagnol vilano. C'est une sorte de poésie pastorale dont tous les couplets finissent par le même refrain.
« Grevin, dit Mervesin, qui, dès l'âge de vingt-deux ans, s'était fait admirer par beaucoup d'ouvrages, imita les poètes italiens et les espagnols, il apprit d'eux à faire des villanelles : ce sont ces chansons dans lesquelles on fait parler des bergers et des bergères de leur tendresse ; elles devinrent bientôt à la mode, et depuis ce temps-là on s'en est servi en France pour exprimer la morale, les maximes d'amour, et tout ce que cette passion peut inspirer de doux et de tendre. » (Histoire de la poésie Française, 1706)
Villanelle
J'ai perdu ma tourterelle ;
N'est-ce point celle que j'ai ?
Je veux aller après elle,
Tu regrettes ta femelle ;
Hélas ! aussi fais-je, moi,
J'ai perdu ma tourterelle.
Si ton amour est fidèle,
Aussi est ferme ma foi.
Je veux aller après elle.
Ta plainte se renouvelle :
Toujours plaindre je me dois ;
J'ai perdu ma tourterelle.
En ne voyant plus la belle,
Plus rien de beau je ne vois,
Je veux aller après elle.
Mort, que tant de fois j'appelle,
Prends ce qui se donne à toi,
J'ai perdu ma tourterelle ;
Je veux aller après elle.
(J. Passerat)