L'origine de Vizir
Le grand vizir
Il était le premier ministre de la Porte ottomane. Ce fut Amurat Ier qui, en 1370, établit la dignité de grand-vizir, pour se soulager du poids des plus importantes affaires. Toute l'administration de l'état tombait sur ce ministre ; car il était chargé des finances, des affaires étrangères, du soin de rendre la justice pour les affaires civiles et criminelles, du département de la guerre et du commandement des armées.
Le sultan installait le grand-vizir dans sa place en lui remettant le sceau de l'empire, sur lequel était gravé son nom ; avec ce sceau le suprême ministre expédiait tous ses ordres, sans être obligé de prendre l'avis de personne, et sans qu'on puisse lui demander compte de sa conduite. Un faste étonnant l'accompagnait lorsqu'il paraissait en public : son turban était orné de deux aigrettes de pierreries, le harnais de son cheval était semé de rubis et de turquoises, et la housse était brodée d'or et de perles. On portait devant lui trois queues de cheval, terminées chacune par une pomme dorée, ce qui était le signe militaire des Ottomans.
Les vizirs du banc
Le grand-vizir nommait à toutes les charges de l'empire, excepté à celles de judicature. Il avait sous lui six autres vizirs qui sont conseillers du divan ou du conseil du grand-seigneur : aussi les appelait-t-on vizirs du banc ou du conseil ; c'est à ces derniers que le grand-vizir renvoyait la décision des procès de peu d'importance.