L'origine de Géorama
Parmi les inventions et les procédés nouveaux destinés à rendre plus facilement accessible l'intelligence de la géographie. On doit distinguer la belle machine dont nous allons donner une description sommaire.
Une invention de M. Delanglard
Le Géorama ou vue de la terre, est une sphère creuse de quarante pieds de diamètre, formée par l'assemblage de trente-six barres de fer verticales qui représentent les parallèles et les méridiens, et recouverte d'une toile bleuâtre, destinée à laisser passer la lumière, et à représenter les mers et les lacs. Les terres, les montagnes, les rivières, sont peintes avec beaucoup de soin sur papier collé sur cette toile. Les deux pôles se trouvent situés, comme dans les mappemondes, aux extrémités du diamètre vertical de la sphère. Autour de ce diamètre tournent deux escaliers en hélice, qui aboutissent à trois petites galeries circulaires, placées les unes au-dessus des autres, de manière que le spectateur peut a son gré se rapprocher des points qu'il veut examiner. Cette disposition, aussi commode qu'ingénieuse, étonne d'abord les yeux, la grandeur imposante du voile bleuâtre qui représente les mers, l'irrégularité des masses de terres qui en interrompent la monotonie, la nouveauté de la situation, tout concourt à plonger le spectateur dans une sorte de stupeur et d'hésitation, dont il ne tarde pas à sortir à mesure qu'il reconnaît, quoique dans une position renversée, les parties du monde qu'il voit habituellement sur les globes.
Sans parler du travail qu'il a fallu à l'auteur de cette belle invention, M. Delanglard, pour réduire à une même échelle les cartes de tous les pays, ni du soin qu'il a pris d'indiquer, autant qu'il lui a été possible, les découvertes les plus modernes. Mais il n'est pas possible de passer sous silence l'attention de l'auteur dans l'exécution de ses dessins : le relief des montagnes y est exprimé par des ombres plus ou moins prolongées : les fleuves, par des lignes d'une couleur plus pâle ; les volcans en combustion, par une couleur rouge de feu.
L'indication du nom des départements
Toutes les divisions analogues, et l'on peut imaginer combien elles sont nombreuses, puisque la France porte le nom de tous ses départements et de leurs chefs-lieux, sont désignées par des lettres semblables : on a évité toute confusion dans les intersections des mots par la grandeur des lettres, et à égalité de grandeur, par la manière dont les pleins sont formés.