L'origine de Gnomonique

C'est l'art de tracer des cadrans au soleil, à la lune et aux étoiles ; mais principalement des cadrans solaires sur un plan donné, ou sur la surface d'un corps donné quelconque.


L'étymologie du mot Gnomonique

On appelle cet art gnomonique d'un mot grec qui signifie connaissance, d'où nous avons aussi tiré gnomon, qui signifie une chose qui en fait connaître une autre, parce que le gnomon, ou, pour mieux dire, le style fait connaître par son ombre les heures et la hauteur du soleil.


Une invention des Babyloniens

On ne saurait douter de l'antiquité des cadrans. L'écriture nous apprend que dès le temps d'Achaz, roi de Juda, cinq ans avant l'ère de Nabonassar, et environ quatre cents ans avant Alexandre, il y avait à Jérusalem un cadran solaire. Il est très vraisemblable que les Juifs tenaient des Babyloniens la connaissance de cet instrument mathématique. Les historiens anciens conviennent assez généralement que les Babyloniens sont les premiers peuples qui ont connu l'usage des cadrans. Hérodote dit positivement que les Grecs avaient appris des Chaldéens l'usage des cadrans ; Anaximène, disciple d'Anaximandre, en perfectionna la construction vers la cinquante-huitième olympiade, et mérita par là d'en être regardé comme l'inventeur.


Les premiers cadrans en Europe

Le premier cadran qu'on ait vu en Europe est celui que ce philosophe fit dresser dans la place publique de Lacédémone.
Vitruve fait mention d'un cadran inventé par Eudoxe le Gnidien, dans lequel les lignes horaires et les arcs des signes s'entre-coupaient comme une toile d'araignée. Aristarque Samien plaça en la superficie concave d'un hémisphère, un cadran qu'il nomma scaphe. Apollonius de Perge imagina une autre sorte de cadran, auquel il donna le nom de pharetra.


La gnomonique dans la Rome antique

Les cadrans ne furent connus des Romains que fort tard. Pline dit qu'avant l'an 400 de Rome, il n'est fait mention d'aucun calcul du temps, que de celui qui se tirait du lever du soleil. Les Romains crurent leur science fort augmentée quand on y joignit le midi. Un crieur public se tenait en sentinelle auprès du sénat, et, dès qu'il apercevait le soleil entre la tribune aux harangues et le lieu appelé la station des Grecs, où s'arrêtaient les ambassadeurs qu'on envoyait au sénat, il criait à haute voix qu'il était midi. Ce ne fut que vers l'an 417 dé Rome que l'on vit pour la première fois dans cette ville, dans le temple de Quirinus, ou, selon d'autres, dans le Capitole, un cadran solaire construit par Papirius Cursor ; mais ce cadran allait mal. Trente ans après, le consul Valerius Messala apporta de Sicile un autre cadran qu'il éleva sur un pilier près de la tribune aux harangues ; c'était là que s'allaient promener les gens qui avaient du loisir ; mais comme ce cadran n'était pas fait pour la latitude de Rome, il ne pouvait pas marquer l'heure véritable. On s'en servit néanmoins pendant 99 ans, jusqu'à ce que le censeur L. Philippus en fit construire un autre plus exact.
Vitruve fut le premier qui enseigna la manière de faire des cadrans par le moyen de l'analemme. Le vénérable P. Bède, qui vivait au commencement du VIIIe siècle, passe pour être le premier qui ait recueilli et publié les principes des anciens sur la gnomonique.


Le développement des connaissances sur la gnomonique

Parmi les modernes, le jésuite Clavius est le premier qui ait fait un traité exprès sur la gnomonique. Il en démontre toutes les opérations suivant la méthode rigoureuse des anciens géomètres. Le jésuite Dechale et Ozanam ont donné des méthodes beaucoup plus aisées dans leurs Cours de mathématiques, aussi bien ne Wolff dans ses Éléments. Le célèbre Picard a donné une nouvelle méthode de faire de grands cadrans en calculant les angles que doivent former entre elles les lignes horaires ; et M. de La Hire, dans sa Gnomonique, imprimée en 1683, donne une méthode géométrique de tracer des lignes horaires au moyen de certains points déterminés par observation. M. Rivard et M. Deparcieux nous ont donné chacun, presque dans le même temps, en 1741, un traité de gnomonique.
On appelle globe gnomonique, un cadran solaire qui a la forme d'un globe. On attribue l'invention de ce cadran au P. Kircher. Le P. Quesnet, bénédictin, en a fait un de marbre ajusté sur un cylindre gnomonique.

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