L'origine de Obélisque
Mot formé du grec, et qui signifie proprement broche, aiguille. On a donné ce nom à une pyramide longue et étroite, parce qu'on a cru y trouver quelque rapport avec une broche.
Une origine égyptienne
L'invention des obélisques, ouvrages les plus simples de l'architecture des Égyptiens, doit incontestablement se reporter au temps de leurs premiers rois ; mais on ne peut rien dire de certain sur leur origine. On les appelait, en arabe, Messelets de Pharaon, qui signifie aiguilles de Pharaon, parce que tous les premiers rois du pays se nommaient Pharaon. On pense, dit Millin, dans son Dictionnaire des beaux-arts, que les premiers obélisques furent élevés en l'honneur d'Osiris, ou, comme des symboles, au cours du soleil, puisque leur nom même désigne un rayon, et que d'ailleurs leur forme ressemble à un rayon solaire.
Ils sont faits d'une seule pierre à quatre faces, et assez ordinairement les quatre côtés sont ornés d'hiéroglyphes. On plaçait les obélisques sur un piédestal simple et carré, plus large que l'obélisque. Leur hauteur est de cinquante à cent cinquante pieds et davantage. Il paraît qu'on tirait le plus grand nombre de ces pierres d'obélisques des carrières de la Haute-Egypte. Diodore, Hérodote, et Pline surtout, offrent des détails sur ces espèces de monuments, dont plusieurs ont été découverts par les voyageurs modernes.
Les obélisques dans la Rome antique
Les Romains, devenus maîtres de l'Egypte, et jaloux d'orner leurs places publiques de semblables monuments, n'épargnèrent ni travail ni dépense pour en faire passer dans la capitale de leur empire. Mais Rome ayant été souvent exposée à l'irruption et aux ravages des peuples du nord, les nombreux obélisques qui la décoraient furent renversés et ensevelis sous les ruines. Des fouilles, ordonnées par le pape Sixte V, en firent découvrir quatre, qui furent dressés par les soins de son architecte Fontana. Depuis cette époque, on en releva plusieurs.
Le Media spina
Beaucoup d'obélisques avaient été aussi amenés à Constantinople ; le plus célèbre était dans la partie de l'Hippodrome qui le partageait en deux moitiés, et qu'on appelait Media spina. Sur les quatre côtés de la base étaient sculptés différents sujets ; les bas-reliefs du côté septentrional ont été publiés par Spon. On a représenté l'appareil des machines employées pour élever et placer l'obélisque en trente-deux jours. Ce bas-relief démontre que l'appareil des machines n'était pas différent de celui dont on se servit pour le même objet, sous Sixte V, et qui alors excita une admiration générale.