L'origine de Assurance
Une invention antique
Cette manière de diviser le risque des entreprises de commerce maritime paraît avoir été connue des anciens ; du moins c'est l'avis de Puffendorf et d'Anderson, qui se fondent sur certains passages de Tite-Live, de Suétone et de Cicéron. Nous appelons aujourd'hui assurance, police d'assurance, une convention ou contrat par lequel un particulier ou une compagnie d'assurance se charge des risques d'un commerce ou d'une entreprise maritime, en s'obligeant de payer aux propriétaires du vaisseau et des marchandises les pertes et dommages qu'ils peuvent éprouver, et cela moyennant une somme proportionnée aux risques qu'il y a à courir.
Les assurances ont aussi lieu pour faire passer par terre d'un pays à un autre, particulièrement en temps de guerre, des marchandises défendues, de contrebande, ou en fraude des droits du prince. L'origine des assurances vient des Juifs ; ils en furent les inventeurs, lorsqu'ils furent chassés de France, en l'année 1182, sous le règne de Philippe-Auguste. Ils s'en servirent alors pour faciliter le transport de leurs effets. Ils en renouvelèrent l'usage en 1321, quand, sous Philippe—le-Long, ils furent encore chassés de France.
Compagnie d'assurance
Dès le milieu du XVIIIe siècle environ, l'Allemagne et l'Angleterre avaient formé des associations où, moyennant une garantie réciproque ou une rétribution annuelle, les propriétaires étaient dédommagés des pertes que pouvaient leur causer les incendies. Dès lors on pouvait même en Angleterre faire assurer ses meubles et effets.
Quelque sages que fussent ces établissements, ils n'ont commencé à être en usage en France que quelques années avant la révolution. Ils n'eurent lieu d'abord que pour les maisons, mais, au cours du XIXe siècle, nous avons vu se former des caisses d'assurance qui, comme en Angleterre, indemnisent les sociétaires qui ont fait garantir contre l'incendie leurs effets mobiliers.