L'origine de Damassée
L'invention de la toile damassée
André Graindorge, de Caen en Normandie, fit le premier, dans le XVIe siècle, des figures sur les toiles ouvrées. Richard, son fils, perfectionna cette invention. Le père ne représentait sur la toile que des carreaux ou des fleurs ; le fils y représenta des animaux et toutes sortes de figures. C'est ce que nous appelons toiles damassées, à cause de leur ressemblance avec le damas blanc.
Les fabriques des toiles damassées
Cet habile ouvrier donna le premier la méthode d'en faire des services de table. Son fils Michel établit plusieurs manufactures en divers endroits de la France, où ces toiles damassées sont devenues fort communes.
On ne réussit d'abord à ce genre de fabrication qu'en empruntant les mécanismes particuliers dont la Silésie était seule en possession. Quand nous avons conquis la Prusse, le ministre de l'intérieur fit venir de ce royaume un modèle des métiers en usage dans la Silésie, avec un ouvrier qui sût les monter et les manœuvrer. On déposa ce modèle au Conservatoire, où l'on forma des élèves pour le tissage des toiles damassées. Ce nouveau genre d'industrie se répandit bientôt d'un bout à l'autre de la France ; et dès 1819, les départements des Basses-Pyrénées, du Doubs, de l'Aisne et du Nord, envoyèrent des produits qui furent distingués pour leur belle fabrication.
En 1823, ces produits ont été surpassés encore. On a vu des toiles damassées qui avaient trois mètres deux tiers de large, et qui n'étaient pas moins remarquables pour l'excellence des dessins que pour la finesse et l'égalité du tissu. Elles sont exécutées avec des métiers à la Jacquart (Dupin, Progrès de l'industrie française).