L'origine de Page


L'étymologie du mot Page

Ce mot, qui vient de l'italien paggio, est dérivé par contraction du latin pœdagogium, qui désignait chez les Romains une troupe de jeunes garçons que les riches entretenaient pour leur service domestique. Ces pages étaient richement vêtus, et choisis parmi les enfants qui se distinguaient par leur beauté. On les faisait élever sous la surveillance de quelques vieux esclaves appelés pédagogues ; chacun de ces jeunes garçons était désigné par le mot de pœdagogianus puer. C'est de cet usage qu'est venu dans les cours modernes celui d'avoir des pages.


Les pages au temps de l'ancienne chevalerie

Dans les temps de l'ancienne chevalerie on appelait page, varlet ou damoiseau un gentilhomme que l'on retirait des mains des femmes à l'âge de sept ou huit ans pour le mettre auprès de quelque haut baron ou de quelque illustre chevalier qui avait un état de maison. Cette place n'avait rien de déshonorant. Ville-Hardouin, en parlant du jeune Alexis, héritier de l'empire d'Orient, ne le nomme que le varlet de Constantinople, parce qu'il n'était pas encore chevalier ; par la même raison, Louis roi de Navarre, Philippe comte de Poitou, Charles comte de la Marche, fils de France, et d'autres princes du sang, sont seulement qualifiés varlets, dans un compte de la maison de Philippe-le-Bel.
Les pages remplissaient alors l'emploi de domestiques auprès de la personne de leurs maîtres ou de leurs maîtresses ; ils les accompagnaient à la chasse, dans leurs voyages, dans leurs visites ou promenades, faisaient leurs messages, et même les servaient à table, et se formaient, sur le modèle des chevaliers, à ces grâces extérieures dont le monde peut seul donner des leçons.


L'éducation des pages

C'étaient ordinairement les dames qui se chargeaient de leur apprendre leur catéchisme et la galanterie, l'amour de Dieu et des dames ; car l'un ne pouvait aller sans l'autre. On avait grand soin de les instruire aux exercices des écuyers et chevaliers, qui étaient les grades auxquels ils devaient aspirer. Cette coutume subsistait encore du temps de Montaigne, et il en fait l'éloge en ces termes : « C'est un bel usage de notre nation qu'aux bonnes maisons nos enfants soient reçus pour y être nourris et élevés pages, comme en une école de noblesse, et est discourtoisie, dit-on, et injure d'en refuser un gentilhomme. »
Ces jeunes gentilshommes sortaient hors de page à l'âge de quatorze ans, et étaient reçus parmi les écuyers ; mais ils ne quittaient pas leur premier état sans passer par une cérémonie religieuse. Le gentilhomme mis hors de page était présenté à l'autel par son père et sa mère, qui, chacun un cierge à la main, allaient à l'offrande ; le prêtre célébrant prenait sur l'autel une épée et une ceinture qu'il attachait au côté du jeune gentilhomme, après les avoir bénits.

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