L'origine de Valet
Un titre de noblesse
Le terme de valet ou valeton a été autrefois un titre honorable ; les fils même des empereurs étaient appelés varlets ou valets ; Ville-Hardouin s'en sert en plusieurs endroits de son Histoire de Constantinople. C'était le titre que prenaient tous les nobles qui, étant issus de chevaliers et prétendant à l'ordre de chevalerie obtenu par leurs pères, entraient au service de quelque grand seigneur pour y apprendre les vertus et les devoirs de la chevalerie.
Saintré était au service du seigneur de Preuilly, où on l'appelait page et valeton ; Bayard, placé comme page dans la maison de l'évêque de Grenoble, son oncle, le suivit un jour chez le duc de Savoie, et lui servit à boire à table. On lit dans les registres de la chambre des comptes un acte de Philippe-le-Bel, qui définit le valet un serviteur noble allant partout où le chevalier son maître lui commande d'aller. Dans un autre acte du même prince, daté de 1297, on ces mots remarquables : Philippus, Dei gratia, Francorum rex, etc. Dilectus et fidelis valetus noster Aimericus de Pictavis domicellus.
Le titre de valet est donné dans nos anciennes chroniques à Guy de Lusignan, comte de Poitou ; à Savary, vicomte de Thouars ; à Guillaume de Lezay, etc. On le donnait aussi à des officiers, comme aux écuyers tranchants, aux échansons, etc. Alors et longtemps après il fallait être gentilhomme pour remplir la place de valet de chambre du roi ; ce fut François Ier qui permit aux roturiers de le servir en cette qualité, au lieu qu'ils ne pouvaient être auparavant que valets de garde-robe.