L'origine de Cabaret
Les Grecs avaient des lieux où l'on vendait du vin, et d'autres où l'on donnait à manger. Il y avait à Rome des tavernes ou cabarets, et, s'il en faut croire Horace, ceux qui les tenaient connaissaient très bien l'art de tromper.
L'origine du mot Cabaret
Bourdelot dérive ce mot de l'herbe qui servait autrefois à faire les bouchons qui se font aujourd'hui de liége. D'autres prétendent que cabaret vient de deux mots celtiques, cab, qui veut dire tête, et aret, qui signifie bélier, sans doute parce que la première ou la plus célèbre de ces maisons avait une tête de bélier pour enseigne. Les Bretons, qui, à ce que l'on présume, parlent encore la langue des Celtes, ont les premiers appelé cabarets les maisons où l'on vendait du vin en détail, pour les distinguer des auberges.
Les cabarets de Paris
On demandait au spirituel Bautru la définition d'un cabaret, « C'est, répondit-il, un lieu où l'on vend la folie par bouteilles. » Avant qu'il y eût des cafés dans Paris, la meilleure société se réunissait au cabaret. Rabelais dit, en parlant du fameux cabaret connu anciennement sous le nom de la Pomme-de-pin, « puis cauponizons ès tabernes méritoires de la Pomme-de-pin ; du Castel, etc. »
La fameuse Cornemuse est honorablement notée dans nos annales littéraires. Piron, Panard, Gallet et Collé fondèrent au cabaret une académie bachique qui, dans ses écarts même, n'était pas étrangère au bon goût.
Du cabaret au café
Le café a produit une révolution dans les mœurs de Paris. Avant qu'il fût connu, ou du moins avant qu'il fût si commun, les honnêtes gens, les gens de la bonne compagnie allaient au cabaret. Il existe encore, dit-on, la table ronde de pierre sur laquelle Molière et La Fontaine, Racine et Boileau s'accoudaient et trinquaient ensemble.