L'origine de Distillation

Ce mot n'avait pas, chez les anciens, une valeur analogue à celle qu'on lui a assignée depuis quelques siècles. Ils confondaient sous ce nom générique, la filtration, les fluxions, la sublimation, et autres opérations qui ont reçu de nos jours des dénominations différentes, et qui exigent des appareils particuliers.


Un art inventé par les Arabes

Les Romains, sous les rois et du temps de la république, ne paraissent pas avoir connu l'eau-de-vie. Pline, qui écrivait dans le premier siècle de l'ère chrétienne, ne la connaissait pas. Il nous a laissé un très bon livre sur la vigne et le vin, et il ne parle point de l'eau-de-vie, quoiqu'il considère le vin sous tous ses rapports. Galien, qui vivait un siècle après lui, ne parle de la distillation que dans le sens que nous venons de rapporter.
Tout porte à croire, ajoute M. Chaptal (Chimie appliquée à l'agriculture), que l'art de la distillation a pris naissance chez les Arabes, qui de tous temps se sont occupés d'extraire l'arôme des plantes, et qui ont successivement porté leurs procédés en Italie, en Espagne, et dans le midi de la France ; il paraît même que c'est dans leurs écrits que l'on trouve pour la première fois le mot alambic, qui dérive de leur propre langue, et qu'ils le connaissaient avant le Xe siècle, etc.


Le perfectionnement des appareils à distiller

Rhasès et Albucase ont décrit des procédés particuliers pour extraire les principes aromatiques des plantes : il paraît qu'on en recevait généralement les vapeurs dans des chapiteaux qu'on rafraîchissait avec des linges mouillés. Mais dans la suite, Jérôme Rubée, Jean-Baptiste Porta, Jean Rodolphe Glauber, malgré les améliorations qu'ils avaient successivement apportées, tant dans les procédés que dans les appareils, n'avaient pas fait faire de grands pas à l'art de la distillation.
Ce ne fut donc que dans les premières années du XIXe siècle que cet art a été établi sur de nouveaux principes, et qu'il a laissé loin derrière lui tout ce qui était connu et pratiqué auparavant. Les appareils de M. Argand ont été remplacés par ceux d'Edouard Adam, dont le procédé ingénieux permet d'obtenir à volonté, et par une seule opération, tous les degrés de spirituosité alcoolique. Mais les appareils construits par Edouard Adam étaient immenses et très coûteux ; on chercha à en réduire les dimensions et à les mettre à la portée du plus grand nombre.
Isaac Bérard produisit, peu de temps après, un appareil plus simple que celui d'Edouard Adam, et qui parut renfermer de si grands avantages qu'il fut généralement adopté. Les bornes que nous nous sommes prescrites ne nous permettent pas de donner plus d'étendue à cet article, mais nous renverrons les curieux à l'ouvrage que nous avons cité et aux deux volumes qu'a publiés M. Lenormand sur la distillation. C'est un traité complet sur cette importante matière.

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