L'origine de Jansénisme

C'est la doctrine extraite du livre de Jansénius, évêque d'Ypres, sur la grâce et la prédestination.


La censure du livre de Jansénius

Ce livre, intitulé Augustinus, et imprimé, en 1640, à Louvain, après la mort de l'auteur, fut proscrit par Urbain VIII, et, en 1653, le pape Innocent X censura les propositions suivantes :

  • Première proposition : « Quelques commandements de Dieu sont impossibles à des hommes justes qui veulent les accomplir, et qui font à cet effet des efforts selon les forces présentes qu'ils ont. La grâce même qui les leur rendrait possibles leur manque. »
  • Seconde proposition : « Dans l'état de nature tombée, on ne résiste jamais à la grâce intérieure. »
  • Troisième proposition : « Dans l'état de nature tombée, l'homme, pour mériter ou pour démériter, n'a pas besoin d'une liberté exempte de nécessité ; il lui suffit d'une liberté exempte de contrainte. »
  • Quatrième proposition : « Les semi-pélagiens admettaient la nécessité d'une grâce prévenante pour toutes les bonnes œuvres, même pour le commencement de la foi ; et ils étaient hérétiques, en ce qu'ils pensaient que cette grâce était telle, que la volonté de l'homme pouvait s'y soumettre en y résister. »
  • Cinquième proposition : « C'est une erreur semi-pélagienne, que Jésus-Christ soit mort pour tous les hommes, ou qu'il ait répandu son sang pour eux. »

On objecta que ces propositions n'étaient pas dans le livre de Jansénius, et qu'elles n'avaient pas été condamnées dans le sens de cet auteur, et l'on vit naître la fameuse distinction du fait et du droit.


Les disputes à propos de cette censure

Diverses assemblées du clergé de France, tenues en 1654, 1655, 1656 et 1657, statuèrent, 1° que les cinq propositions étaient dans le livre de Jansénius ; 2° qu'elles avaient été condamnées dans le sens propre et naturel de l'auteur. Innocent X publia à ce sujet un bref en 1654. Alexandre VII, son successeur, dit, dans sa constitution de 1656, que les cinq propositions extraites de l'Augustinus ont été condamnées dans le sens de l'auteur.
Cependant le dernier Arnauld soutint le contraire, et prétendit en outre que la grâce manque au juste dans des occasions où l'on ne peut pas dire qu'il ne pèche pas ; qu'elle avait manqué à Pierre en pareil cas, et que cette doctrine était celle de l'Ecriture et de la tradition. La Sorbonne censura, en 1656, ces deux propositions, et Arnauld ayant refusé de se soumettre à sa décision lut exclus du nombre des docteurs.


La formule de foi du clergé

Cependant les disputes continuaient. Pour les étouffer, le clergé, dans différentes assemblées, tenues depuis 1655 jusqu'en 1661, dressa une formule de foi que les uns souscrivirent, et que d'autres rejetèrent. Les évêques s'adressèrent à Rome, et il en vint, en 1665, une bulle qui enjoignit la signature du formulaire appelé communément d'Alexandre VII.
Louis XIV donna, la même année, une déclaration qui fut enregistrée au parlement, et qui confirma l'ordre de la signature du formulaire sous des peines graves. Le formulaire devint ainsi une loi de l'église et de l'état.
Les disputes occasionnées par le livre de Quesnel et par sa condamnation ayant commencé précisément lorsque celles que l'ouvrage de Jansénius avait excitées allaient peut-être s'éteindre, on a donné le nom de jansénistes aux défenseurs de Quesnel et aux adversaires de la bulle Unigenitus.

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