L'origine de Hymne
On entend par ce mot un cantique ou un poème en l'honneur de la divinité ou des dieux du paganisme.
Depuis la nuit des temps
Les hymnes ont fait dans, tous les temps une partie essentielle du culte religieux. Les Chaldéens et les Perses, les Grecs et les Romains, les Gaulois et les Lusitaniens, tous les peuples enfin, soit barbares, soit policés, ont également célébré par des hymnes ou des cantiques les louanges de leurs divinités. Mais ces hymnes furent plus ou moins parfaits dans leur genre, à mesure que les siècles qui les produisirent furent plus ou moins éclairés. Homère, Callimaque, Pindare et Horace ont laissé des modèles de toutes sortes d'hymnes en l'honneur des dieux et des héros.
L'hymne à Vénus
Redoutable Vénus, qui, dans Cypre adorée,
Te plais à tromper les mortels,
Quitte Paphos et tes autels,
Et viens calmer le trouble où mon âme est livrée.
Ô déesse, ô Vénus, tu sais combien de fois
Tu daignas de ton trône accourir à ma voix.
Un jour, à mes regards traversant l'empirée,
Tes rapides oiseaux, plus prompts que les zéphyrs.
Descendirent ton char de la voûte azurée ;
Tu voulus même alors, aimable Cythérée,
Interroger ma peine et flatter mes désirs.
« Sapho me disais-tu, d'une bouche riante,
Ma Sapho, quelle injure irrite tes douleurs ?
De quelque jeune ingrat veux-tu, nouvelle amante,
Captiver les ardeurs ?
Va, qui fuyait les pas suivra bientôt ta trace ;
Qui rejette les dons viendra t'en accabler,
Et, cherchant dans tes yeux ou sa perte ou sa grâce,
Ton superbe ennemi devant toi va trembler. »
Déesse, il en est temps, accomplis la promesse,
Prends pitié des tourments que lu me vois souffrir ;
Venge-moi du trait qui me blesse,
Et que l'ingrat que j'aime apprenne à s'attendrir.
Les hymnes chez les chrétiens
L'usage de chanter des hymnes dans les assemblées des chrétiens date des premiers temps du christianisme ; chaque secte en avait qui lui étaient particulières, et qui devaient servir en même temps à propager les opinions qui distinguaient une secte d'une autre.
Le premier qui, dit-on, a composé des hymnes pour les chanter dans les églises , fut saint Hilaire, évêque de Poitiers, et après lui saint Ambroise, évêque de Milan ; on doit aussi plusieurs, hymnes au poète Prudence. Dans le dernier siècle, Santeul a composé plusieurs hymnes remarquables par la verve et par l'élégance. On n'a pas oublié que, dans un des chapitres tenus à Saint-Victor pour l'admission des hymnes de ce poète, un religieux dit qu'il ne convenait pas de chanter dans l'église les hymnes d'un homme qui avait si peu d'ordre dans ses actions. Santeul repartit aussitôt : « Ne regardez pas l'ouvrier, regardez l'ouvrage ; le tabernacle de notre autel est beau, vous l'avez reçu, vous l'avez loué ; c'est cependant un protestant qui l'a fait. Il en est ainsi de mes hymnes. »
On a composé des hymnes en prose poétique. On connaît l'hymne au Soleil, par l'abbé de Reyrac.