L'origine de Souliers
Si l'on remonte aux temps les plus anciens, on voit les hommes marcher pieds nus : l'usage où l'on était chez les Hébreux de présenter aux voyageurs de l'eau pour se laver les pieds en fournit la preuve. Les Grecs et les Romains, dans les premiers temps, en usaient de même ; mais, chez l'un et l'autre peuple, le luxe et la mollesse introduisirent dans la suite l'usage des chaussures.
La matière et la couleur des chaussures dans l'antiquité gréco-romaine
La matière des souliers, chez les anciens, a été l'écorce d'arbre, le jonc et le cuir ; à l'égard de leur forme, elle a varié suivant le génie et les mœurs des nations. Les chaussures à Athènes étaient de cuir préparé. La couleur uniforme des souliers, pour les hommes, était le noir ; les femmes en portaient de différentes couleurs, qu'elles faisaient orner d'or, d'argent, d'ivoire et de pierreries.
A Rome, la matière la plus ordinaire des souliers était de cuir noir apprêté. Cette chaussure était celle des sénateurs et des magistrats, avec cette différence que ceux-ci la portaient rouge dans les cérémonies, et qu'elle était plus haute de semelle que les autres. Les femmes portaient le soulier comme les hommes, mais elles l'ornaient souvent de petits clous d'or, et quelquefois de perles et de pierreries. Les Romains de distinction, dit Winckelmann, portaient des souliers de cuir rouge qui venait du royaume de Pout. Ces souliers, appelés mullei, étaient quelquefois brodés en or ou en argent ; mais pour l'ordinaire ils étaient de cuir noir, et montaient jusqu'à mi-jambes, ce qui formait des espèces de brodequins.
Le perfectionnement des souliers
Au XVIIIe siècle, un nommé Potot, cordonnier à Paris, trouva le moyen de faire des souliers à l'épreuve de l'eau, en se servant d'un cuir préparé avec une composition dont le suif était la base ; cette tentative a été depuis renouvelée avec succès. Au XIXe siècle, MM. Lemaistre et Fauche-Borel, de Paris, sont parvenus à faire des souliers d'une seule pièce et sans coutures.